
À Moulins, en Auvergne, le Centre National du Costume de Scène rend hommage à la figure de cette prima donna parée d’une aura magnétique, exerçant une fascination sur les publics, qu’est la Diva, à travers une exposition intitulée « Vestiaire de Divas », du 5 juin au 31 décembre 2010.
A l'origine, pour les Romains, puis pour les Italiens, la « Diva » est une « déesse ». A l'aube du XIXe siècle, elle descend sur terre sous les traits d'une cantatrice dont le talent, la virtuosité et la personnalité forment un cocktail détonnant qui nourrit un succès et une popularité sans pareil. Son public va bien au-delà du cercle des amateurs, et lui voue un culte passionné. Et ce n'est pas un hasard si la « Diva ex machina » apparaît sur la scène lyrique à l'heure du déclin du chanteur masculin, le castrat, aussi appelé « divo », adulé jusqu'alors par toutes les cours européennes.
Fortes de l’intense ferveur et de l’engouement délirant de leur public, les Divas ne cessent de se démarquer. Sur scène, elles imposent leurs choix artistiques : rôles, rythmes et tempi, partenaires, mises en scène, et bien sûr costumes. Natures de feu et de diamant, elles brillent et brûlent les planches dans des robes luxueuses, parées de bijoux.
L’exposition « Vestiaire de Divas » présente une centaine de costumes et accessoires portés par les plus grandes interprètes de la scène française et internationale, de la fin du XIXe siècle à nos jours : chanteuses d’opéras, actrices, meneuses de revue, stars de la chanson française…
Somptueux tissus, riches broderies, perles et paillettes, fourrures, plumes et pierres précieuses rivalisent d'éclat. Les costumes sont prétextes à une débauche d’ornements pour magnifier l'apparence des Divas. Peu importe le rôle qu’elles interprètent, à la scène comme à la ville. Lorsqu’une Diva apparaît, au sortir d’une limousine, sur le pont d’un yacht, la passerelle d’un avion ou le balcon d’un hôtel, elle est toujours sous les feux de la rampe, toujours sur scène. Rien n’est jamais de trop pour éblouir et séduire.
Mais l’histoire est parfois faite de légendes. N’est pas Diva qui veut ! Il faut du talent, du travail, du courage, de la générosité et cet indéfinissable quelque chose en plus, qui magnifie une artiste, lui fait brûler les planches et donner au public un aperçu du paradis.
Loin, très loin des clichés, un des traits les plus marqués de nos Divas modernes est bien souvent l’humilité face à leur art et à ceux qui y participent, chefs d’orchestre, metteurs en scène, costumiers, partenaires…
L’exposition présentera la vision de quelques grands couturiers d’aujourd’hui pour ces Divas modernes, avec entre autres les costumes créés par Christian Lacroix pour Renée Fleming au Metropolitan Opera, New York ; par Maurizio Galante, dont ceux portés par June Anderson pour le défilé de Haute Couture en janvier dernier ; ou ceux créés par Frank Sorbier pour « La Traviata », dans la mise en scène d’Henry - Jean Servat pour « Opéras en plein air »…
L’exposition montrera aussi des accessoires, bijoux, coiffures, chaussures, nécessaires à maquillage, malles de voyages (dont certaines fabriquées tout exprès par la maison Vuitton)… et tant d’autres effets et objets indispensables à l’aura des divas, évoquant leurs légendes dorées.
Dalida est la seule Diva à disposer d’une salle équipée d’un écran géant, sur lequel sont diffusés des clips présentant les neuf robes qui, au même moment, défilent sur un présentoir. Voici les photos et les descriptions de chaque tenue exposée :
"Dalida savait parfaitement habiller son corps à la ville et à la scène. Au cours de sa carrière, elle a toujours choisi des couturiers et des costumiers qui convenaient à son style, en accord avec les critères de la mode quand elle ne les créait pas. Formes et matières de ses tenues sublimaient son corps et avantageaient la danse qu'elle pratiquait dans ses spectacles. Tous ses vêtements, comme ses archives, écrites, iconographiques, cinématographiques et sonores, ont été conservés par son frère, Orlando, qui veille sur sa mémoire. Précieux pour l'histoire de la Diva, star internationale, pour l'histoire du spectacle et de la mode, ce fonds est aussi un témoignage inestimable sur l'histoire de la société dans ces années de profonde mutation."
![]() | Robe de Jean Dessès pour "Bambino", 1958. Robe courte bustier en velours rouge, à jupe froncée et juponnée, portée par Dalida pour son premier récital à Bobino en 1958 et pour la célébration de ses vingt-cinq ans de carrière en 1981 à l'Olympia. |
Robe de Pierre Balmain pour "Ciao, Amore, Ciao", 1970 en Italie à Naples. Robe blanche. "En se rapprochant du couturier Pierre Balmain, en lui confiant le soin de lui confectionner des tenues de scène très simples, Dalida choisit le chic comme seule ligne de conduite. [...] Sous les doigts de Pierre Balmain, elle se transforme. Elle devient plus femme. Le vêtement est une parure qui lui sied parfaitement, à la scène comme au cinéma." | ![]() |
![]() | Robe de Pierre Balmain pour "Il Venait d'Avoir Dix-Huit Ans", 1974. Robe blanche avec buste brodé de perles, strass et paillettes. |
Robe pour "Gigi l'Amoroso", 1974. Robe noire. | ![]() |
![]() | Robe de Loris Azzaro pour "J'Attendrai", 1976. "Un autre couturier très important fait son entrée dans l'histoire qui lie Dalida à la mode. C'est Loris Azzaro. Ses robes du soir au plus près du corps semblent avoir été faites pour elle. Elle ne s'y trompe pas et adopte très vite ce tout nouveau couturier. Or, argent, noires, toujours plus somptueuses, plus sexy et parfaites, elles poussent Dalida très doucement vers l'éclat des projecteurs et la vague disco. Ces robes d'une finesse extrême en mousseline de soie, ou en crêpe satin de soie, ne supportent aucun défaut chez la personne qui les porte." |
Pantalon, tunique et ceinture pour "Salma Ya Salama", 1977, qu'elle a ramené de Turquie. | ![]() |
![]() | Robe de Michel Fresnay, Mine Barral Vergès pour "Laissez-Moi Danser", 1980, Palais des Sports. Robe blanche à lamelles garnies de plumes jaunes-orangées. |
Robe de Michel Fresnay, Minne Barral Vergès pour "Je Suis Malade", 1981. Robe noire et argent. "À partir de 1978, Dalida fait dessiner ses tenues de scène par le costumier Michel Fresnay. Elles sont somptueuses, brodées et pailletées, d'un grand art de couture. En 1980, le show du Palais des Sports reste le summum en matière de féerie vestimentaire. Les tenues sont toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Michel Fresnay et la couturière Mine Barral Vergès, qui réalise toutes les tenues de scène du Palais des Sports en 1980, ainsi que les robes de show des émissions télévisées des Carpentier, font porter à Dalida des ensembles très colorés, des jaunes, rouges, fuchsia ou or qui tranchent avec le reste de ses habits. Tout est conçu pour que le vêtement n'entrave pas le mouvement rapide des jambes et du corps tout entier. Chaque pièce unique est un modèle du genre qui demandait au moins 300 heures de travail." | ![]() |
![]() | Tailleur pailleté noir et chemise rouge de Michel Fresnay pour "À Ma Manière", 1980, pour l'émission télévisée tournée au Centre Pompidou, à Paris. Cette robe a été créée pour la soirée de réception, donnée en son honneur dans les jardins du Louvre, le soir de la première du Palais des Sports en 1980. |
Disque de diamant remis à Dalida en 1981 à l'Olympia, pour récompenser ses 25 ans de carrière et ses millions de disques vendus à travers le monde. Dalida est la première artiste au monde à recevoir un disque de diamant, trophée qui a été inventé pour elle. Trois paires de chaussures à exemplaires uniques, créées par de grandes marques pour accompagner ses tenues de scène haute couture. | ![]() |
Source des images : Site Officiel Dalida